Trois actions à porter au crédit du PJD

09-03-2012 à 12:06:58

Trois actions à porter au crédit du PJD


Le PJD a mené récemment trois actions qui ne peuvent et ne doivent être considérées autrement que positives, la dernière en date étant la publication par Aziz Rabbah, le ministre de l'Equipement et du Transport de la liste des bénéficiaires des agréments de transports interurbains de voyageurs.

Et bien que cette décision, qui ne représente que la partie visible de l'iceberg, ait été fortement critiquée par ceux qui n'ont pas intérêt à ce qu'elle soit portée au public, force est de saluer le courage de la mesure qui n'a été prise ni par les socialistes ni par les istiqlaliens, dont on comprend aujourd'hui pourquoi ils ont toujours tenu à garder le portefeuille de l'Equipement et du Transport, comme cela a été le cas durant les quinze dernières années.


Certains voient dans la décision de Rabbah un acte "populiste" dont l'objectif est de détourner l'attention du public de ce qui est plus important, sans pour autant dire aux Marocains ce qui peut être plus important que de connaître ceux qui ont passé les dernières 50 années à les piller, sans l'ombre du commencement d'un droit !

Certains autres voient dans la même décision une manœuvre des services pour réduire la pression née de la parution en France, en Navarre et ailleurs du livre "le roi prédateur", qui dévoile l'autre visage de "la rente royale" ; mais le paradoxe est que ceux qui avancent cette explication sont ceux-là mêmes qui se sont autocensurés, n'ont pas publié les extraits de ce livre dont ils accusent la liste de Rabbah de vouloir faire oublier le contenu qui montre l'étendue de la corruption dans les coulisses et arrière-cours du royaume !

La deuxième mesure prise par le PJD et qui peut et doit être portée à son crédit est la décision du secrétariat général du parti islamiste de restituer 20 millions de DH à l'Etat, soit l'excédent enregistré dans la subvention accordée aux partis par l'Etat pour les dernières élections. Il eût été possible au PJD, par exemple, d'intégrer cette somme dans une quelconque rubrique comptable et en user à sa convenance, à l'instar des autres partis. C'est en effet la première fois qu'un parti marocain, à l'exception notable d'Annahj qui refuse l'argent public, rembourse à l'Etat un excédent de subvention. Et en dépit du fait que toutes les formations politiques ont obligation de remettre leurs comptabilités à la Cour des Comptes, les magistrats de cette valeureuse institution, qui vont fouiner dans les comptes de communes rurales de taille réduite, n'ont jamais publié des rapports sur les finances des partis, finances qui proviennent pour leur plus grande part du budget de l'Etat.

Enfin, la troisième décision prise par le PJD et qui, elle aussi, doit être portée à son crédit, prend la forme de déclarations, celles de Lahbib Choubani, qui a demandé à soumettre les comptes du festival Mawazine, qui est organisé sous la supervision du secrétaire particulier du roi, au contrôle et à l'inspection. Choubani a également déclaré que les médias publics devaient faire preuve de retenue dans les retransmissions systématiques de ce festival ostentatoire… La balle est maintenant dans le camp de son collègue au gouvernement, Mustapha el Khalfi, le ministre de la Communication, qui doit établir si le PJD, avec tous ses ministres, est véritablement disposé et apte à entamer de vrais changements, ou si tout ce qui a été dit ne relève que de la déclaration d'intentions qui, pour être sincères, ne représentent que les opinions de leurs auteurs, encore impressionnés par les premiers pas qu'ils font dans leurs nouvelles charges…


http://www.yawatani.com/politique-marocaine/trois-actions-a-porter-au-credit-du-pjd.html







  • Liens sponsorisés