Un homme interrogea Hatim At Ta'i (poète antéislamique dont la magnanime générosité passa en proverbe. Il est le père du noble compagnon Adi b. Hatim) :
"Hatim! quelqu'un t'a t-il surpassé en générosité - oui, répondit-il.
Il s'agit d'un orphelin de la tribu de Tay'. Je me suis installé dans la cour de sa maison. Il avait dix têtes d'ovins. Il en prit une et l'égorgea. Il prépara sa viande et me la servit. Il me présenta la cervelle et je l'ai particulièrement appréciée. Je lui dis "Par Allah, ce plat est très bon".
Quand il m'entendit dire cela, il disparut un instant et me présenta une autre cervelle après l'avoir préparée. Il refit cette opération plusieurs fois.
Quand je suis sorti de chez lui pour préparer mes affaires et m'en aller, j'ai découvert beaucoup de sang et j'ai constaté qu'il avait égorgé toutes ses bêtes l'une après l'autre. "Pourquoi t'es-tu donné toute cette peine? lui demandais-je?
Grand Dieu! s'exclama t-il. Comment se fait-il que tu apprécies quelque chose que je possède et que j'en sois avare? c'est la honte pour un arabe"
On demanda ensuite à Hatim "Que lui as tu offert en compensation? - Trois cent chamelles et cinq cent têtes d'ovins.
Tu as donc été plus généreux que lui, dit-on. - Non, répondit Hatim. Il m'a donné tout ce qu'il possède tandis que moi je ne lui ai donné qu'une part de ce que je possède.
